Il s’agit d’une étude multicentrique, randomisée, contrôlée, en double insu. Après 6 mois de traitement anticoagulant pour un premier épisode d’EP non provoquée, 371 patients ont été randomisés à recevoir de la warfarine ou un placebo pendant 18 mois. À l’inclusion, une scintigraphie de ventilation/perfusion planaire a été réalisée chez tous les patients. Les séquelles perfusionnelles étaient définies par une absence de perfusion d’au moins 10 % du lit vasculaire pulmonaire. L’analyse des facteurs de risques biologiques, cliniques et morphologiques a été réalisée par une analyse univariée et multivariée.
Après 6 mois de traitement anticoagulant, 33 % des patients présentaient des séquelles perfusionnelles scintigraphiques. En analyse multivariée, l’âge de plus de 65 ans, une maladie respiratoire chronique, une pression artérielle pulmonaire systolique de plus de 50 mmHg et un rapport ventricule droit/ventricule gauche supérieur à 0,9 étaient des facteurs indépendant de séquelles perfusionnelles pulmonaires (odds ratio : 3,4 [IC95 % : 2,0–6,0], 2,2 [IC95 % : 1,1–4,1] et 1,8 [IC95 % : 1,0–3,1], respectivement). Le traitement initial par une héparine de bas poids moléculaire (HBPM) était en revanche associée à risque moindre de séquelles (odds ratio : 0,6 [IC95 % : 0,3–1,0]).
L’âge de plus de 65 ans, la présence d’une maladie respiratoire chronique, la dysfonction du ventricule droit sont significativement associées à un risque accru de séquelles perfusionnelles, alors que l’utilisation initiale d’HBPM en diminue le risque.