Nous avons revu de façon rétrospective une cohorte de patients pédiatriques (< 18 ans) ayant bénéficié de cette technique au cours de ces 15 dernières années dans notre institution.
Entre janvier 2000 et décembre 2014, 52 EUS ont été réalisées chez 48 enfants (âge moyen 12 ans ; étendue 2–17 ans) présentant une affection pancréatico-biliaire. Les indications suivantes ont été retenues : suspicion d’obstacle biliaire (n = 20/52), pancréatite aiguë/chronique (n = 20), masse pancréatique (n = 3), trauma pancréatique (n = 7), et ampullome (n = 2). L’EUS a permis d’éviter la réalisation d’une cholangiopancréatographie rétrograde (ERCP) chez 13 patients présentant une affection biliaire et chez (n = 6) affections pancréatiques ; a orienté les patients vers l’endothérapie (n = 7 biliaire ; n = 14 pancréatique) ; ou a réorienté les patients vers la chirurgie (n = 7). Une aspiration à l’aiguille fine guidée par EUS a été réalisée chez 12 patients : (n = 4) pour une masse pancréatique, (n = 4) pour l’analyse du contenu d’un pseudokyste, (n = 2) dans la mise au point d’une pancréatite auto-immune, et (n = 2) pour une suspicion de tumeur biliaire. Dans 13 cas, représentant 11 patients, l’EUS a été thérapeutique : 9 (7 enfants, âge moyen 8 ans, étendue 4–11 ans) étaient des procédures combinées EUS–ERCP, 3 (2 enfants) ont bénéficié d’un drainage EUS-guidé de pseudokyste, et un enfant d’un drainage biliaire transgastrique. Un enfant a présenté une complication hémorragique une semaine après le drainage d’un volumineux pseudokyste pancréatique.
Nous rapportons une large série de patients ayant bénéficié d’une EUS diagnostique et thérapeutique pour différentes affections pancréatico-biliaires. Nous démontrons l’impact, la sécurité de l’EUS et l’intérêt de techniques combinées (EUS–ERCP) dans la population pédiatrique. Nous suggérons de considérer la technique comme un outil diagnostic et thérapeutique dans la prise en charge des affections pancréatico-biliaires de l’enfant.