Étudier le devenir professionnel des traumatisés du genou parmi les victimes d’accidents de travail dans le secteur privé dans la région du centre tunisien.
Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive portant sur l’ensemble des cas d’accidents de travail et comportant un traumatisme des genoux déclarés à la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), dans la région du centre tunisien, sur une période s’étalant du premier janvier 2008 au 31 décembre 2013.
Nous avons colligé 136 traumatismes du genou. L’âge moyen de nos patients était de 40,71 ± 8,46 ans. Une prédominance masculine était notée (87,5 % d’hommes) avec un sex-ratio de 7. Les secteurs d’activité les plus touchés étaient : le secteur du bâtiment (14 %) et les secteurs de l’hôtellerie et de l’industrie alimentaire (11 % chacun). Le nombre total de fractures était de 44, soit 32 % des traumatismes parmi lesquelles les fractures du plateau tibial occupaient la première place avec un taux de 61,6 % (soit 27 patients). Une lésion méniscale était retrouvée chez 30 % des accidentés et celle du ligament croisé antérieur chez 20 % d’entre eux. L’amyotrophie du quadriceps et la limitation du secteur de mobilité étaient les séquelles les plus fréquentes et présentées par 61 patients (44,9 %) chacune. La durée moyenne d’arrêt de travail était de 265 ± 226 jours avec un maximum de 1279 jours et une médiane de 189,5 jours. Le taux moyen d’IPP accordé aux victimes était de 17,66 ± 17,62 %. Plus de la moitié (63,2 %) des accidentés avaient gardé le même poste soit 86 patients, tandis que 15,4 % (soit 21 patients) avaient changé de poste de travail. Par ailleurs, 3 cas de perte d’emploi et 7 cas d’invalidité ont été noté. Au terme de l’étude analytique multivariée, seuls le taux d’IPP (p ≤ 10−3) et la qualification professionnelle (p = 0,003) avaient une relation statistiquement significative avec le devenir professionnel.
Les traumatismes du genou représentent une cause fréquente d’handicap physique permanent avec de lourdes conséquences socioprofessionnelles d’où l’importance de la mise en place d’une stratégie de prévention dans laquelle le médecin du travail joue un rôle capital.