Évaluer la pertinence de l’utilisation du KCl injectable dans les services de soins, proposer des actions d’amélioration visant à sécuriser son usage.
– Extraction informatique des prescriptions de KCl injectable sur une période de 2 mois (hors réanimation car service non informatisé) ;
– Analyse de la conformité des prescriptions : 4 critères (diluant précisé, respect de la dose maximale journalière, de la concentration après dilution, du débit d’administration), chaque critère valant 1 point, attribution d’une note de conformité sur quatre pour chaque prescription.
– Analyse de la kaliémie à l’instauration : l’hypokaliémie est-elle sévère, sinon existe-t-il des prescriptions de médicaments peros ?
– Analyse de la traçabilité informatique des administrations : cohérence par rapport à la prescription.
Il a été isolé 135 prescriptions de KCl injectable pour 63 patients (âge moyen [années] = 79,9 ans [36,7 ; 99,7], 57,1 % de femmes). Si les prescriptions étaient parfois imprécises (diluant non précisé, débit ambigu…), diminuant ainsi la note de conformité, le critère de la dose maximale journalière était par contre toujours respecté (moyenne 3,4 g/J [1 ; 12]). La concentration après dilution dépassait souvent 4 g/L (moyenne 4,7 g/L [0,93 ; 80]). Le débit moyen était de 0,2 g/h et seules 2 prescriptions dépassaient 1 g/h (1,5 et 1,7 g/h). La note de conformité moyenne était de 3,5/4 [1 ; 4]. Seules 66,7 % des prescriptions obtenaient une note de 4/4. À l’instauration, 38,1 % des patients avaient une hypokaliémie sévère. Parmi les autres patients, 87,9 % avaient au moins un médicament peros associé. La traçabilité des administrations était souvent incorrecte : erreurs de dose, de volume de diluant, d’heure d’interruption…
Il est nécessaire d’être plus précis dans la rédaction des prescriptions afin d’éviter toute erreur possible. Il faut être plus vigilant sur le débit d’administration et la dilution. Trop d’hypokaliémies légères chez des patients prenant des médicaments peros sont prises en charge par KCl injectable : privilégier le potassium peros ou les solutés prêts à l’emploi type polyionique. Des efforts doivent aussi être réalisés dans la traçabilité informatique des administrations.
Une présentation personnalisée à chaque service des résultats obtenus a été effectuée, un protocole informatisé pour le KCl injectable a été rédigé afin de faciliter la prescription. Début 2016, un nouvel audit sera réalisé afin d’évaluer l’impact de ce travail sur les pratiques.