Cette étude, réalisée en 2014 avec 40 médecins du travail analyse le devenir de 153 salariés sur les 319 qui constituaient notre échantillon en 2008. La partie quantitative de l’étude associait un questionnaire rempli par le médecin du travail et un auto-questionnaire adressé aux salariés La partie qualitative a porté sur la réalisation d’entretiens semi-structurés : 24 entretiens de salariés et 9 entretiens de médecins du travail.
Sur les 153 salariés, 46 % étaient encore dans l’entreprise 6 ans après leur retour au travail. Pour l’ensemble des tranches d’âge inférieures à 55 ans (113 salariés sur les 153), on note un taux de départ de l’entreprise de l’ordre de 20 % à 6 ans, soit environ 4 % par an. Pour les 83 salariés qui étaient encore dans la même entreprise 6 ans après leur reprise, les séquelles de la maladie ou des traitements sont encore présentes : fatigabilité 57 % ; troubles du sommeil 56 % (versus 34 % en 2008) ; troubles de la mémoire et la concentration 34 % ; douleurs chroniques 16 %. Des troubles anxieux sont signalés par 31 % des salariés contre 29 % en 2008. Ces difficultés persistent pour 71 % de ces salariés. Un sentiment de pénalisation est éprouvé par 40 % des salariés non cadres. Selon l’étude qualitative, la réussite de la réinsertion s’appuie sur l’association de trois composantes : un environnement bienveillant, voire solidaire ; un soutien et des moyens mis à disposition par l’entreprise ; un accompagnement dans la durée.
Six ans après la reprise un salarié sur deux travaille encore au sein de la même entreprise. Loin d’avoir disparues, les difficultés constatées deux ans après le diagnostic de cancer persistent à distance des traitements. Une réinsertion réussie demande du soutien et des moyens.