Nous avons ainsi recherché chez 85 patients stabilisés sous méthadone des associations entre les scores à la Measure of Parental Style (MOPS) [4] (séparés pour chaque parent) et l’ADD de tabac, alcool, cannabis, sédatifs et cocaïne ainsi que la présence de comorbidités addictives. Les caractéristiques sociodémographiques, les conduites suicidaires et les comorbidités addictives et psychiatriques (DSM IV) étaient évaluées par entretien semi-structuré.
Nous avons retrouvé des associations significatives (p < 0,00625) après corrections de Bonferroni pour huit tests effectués) entre indifférence paternelle et ADD inférieur du tabac, et entre abus maternel et ADD inférieur des sédatifs, mais pas entre MOPS et présence d’un TA comorbide. Après ajustement sur âge, sexe, dépression majeure et troubles anxieux en régression linéaire, l’abus maternel restait prédictif d’un ADD plus précoce des sédatifs (bêta = –0,24, p = 0,039), tout comme la dépression (bêta = –0,24, p = 0,045).
Malgré des limites dues à notre évaluation rétrospective et à la faible taille de l’échantillon, ces résultats soulignent l’importance de l’environnement précoce dans la variabilité des trajectoires addictives. Cela suggère l’intérêt d’une prévention primaire chez des patients jeunes présentant ces dysfonctionnements parentaux.