Tolérance et place de l'irradiation dans le traitement des cancers épithéliaux de l'ovaire
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文摘

Résumé

Objectif de l'étude

Au travers d'une analyse rétrospective, nous nous sommes attachés à évaluer la tolérance immédiate et les complications précoces et tardives de la radiothérapie abdominopelvienne dans le traitement des cancers épithéliaux de l'ovaire au centre Alexis-Vautrin.

Patients et méthodes

Du 1er janvier 1983 au 31 décembre 1993, 117 patientes ont été traitées au centre Alexis-Vautrin de Nancy pour un cancer epithelial de l'ovaire par chirurgie, suivie de chimiothérapie (89 % des cas) et d'irradiation abdominale et/ou pelvienne. L'âge médian est de 56 ans (extrêmes : 24–85 ans). Selon la classification de Figo 1986, il y avait dix cancers de stade I (9 % ), 28 de stade II (24 % ), 60 de stade III (51 % ) et 19 de stade IV (16 % ). L'intervention chirurgicale a été considérée complète avec une absence de résidus tumoraux dans 26 % des cas (30 patientes) et avec des résidus inférieurs à 20 mm (52 patientes) soit 46 % des cas. Soixante-dix-sept patientes ont été adressées au centre après la chirurgie et pour 62 % d'entre elles, cette chirurgie n'était pas carcinologiquement réglée. Parmi les 104 patientes qui ont reçu une chimiothérapie, 87 % ont eu une association à base de sels de platine et de cyclophosphamide. Quatorze patientes (12 % ) ont reçu une irradiation exclusive après la chirurgie, trois car il s'agissait d'un cancer de stade I, trois en raison d'une sous-évaluation du stade initial de la maladie, trois à cause d'une contre-indication médicale à la chimiothérapie et six d'une contre-indication liée à l'âge. Au plan histologique, il s'agissait toujours d'un carcinome epithelial. La radiothérapie complémentaire a consisté chez 14 patientes (12 % ) en une irradiation pelvienne seule, 63 (54 % ) ont eu une irradiation abdominale totale et 40 patientes (34 % ), une irradiation abdominale totale avec un complément dans le pelvis.

Résultats

La tolérance immédiate à l'irradiation peut être considérée comme globalement satisfaisante puisque 9 % des patientes (dix cas) n'ont souffert d'aucun trouble, et 64 % des patientes (76 cas) n'ont eu que des signes d'intolérance mineurs, facilement contrôlés par les traitements symptomatiques. Il s'agissait pour 66 % d'entre elles de troubles digestifs à type de nausées, de vomissements et de diarrhées (50 patientes), pour 20 % de manifestations digestives et hématologiques associées (15 patientes), pour 9 % de troubles hématologiques isolés à type d'anémie (sept patientes), pour 4 % de manifestations digestives et urinaires (trois patientes) et pour 1 % de troubles digestifs hématologiques et urinaires (une patiente). Les séquelles tardives de l'irradiation ont pu être évaluées pour 89 patientes qui ont été suivie de 4 mois à 11 ans. Soixante-six patientes n'ont aucune séquelle, onze patientes des troubles mineurs, digestifs pour plus de la moitié d'entre elles. Cinq patientes ont eu des troubles importants, thrombopénie chronique dans deux cas, séquelles urinaires dans deux autres cas, malabsorption histologiquement prouvée dans le dernier cas. Deux patientes ont eu des troubles majeurs, une cystite radique et un grêle radique. Deux patientes sont décédées de cause iatrogène, une de leucémie induite, l'autre de complications digestives et rénales du traitement. Le taux de survie globale était de 30 % à 5 ans et de 22 % à 10 ans. Il était de 90 % à 5 et 10 ans en cas de cancer de stade I, 60 % à 5 ans et 30 % à 10 ans en cas de cancer de stade II, 22 % à 5 ans et 18 % à 10 ans en cas de cancer de stade III, enfin 10 % à 5 ans en cas de cancer de stade IV.

Conclusion

Au travers de cette analyse rétrospective de 117 cancers épithéliaux de l'ovaire, traités sur une période de 11 années et qui ont tous bénéficié d'une irradiation pelvienne et/ou abdominale, nous pouvons conclure que ce traitement a été globalement bien toléré et qu'il n'a engendré qu'une faible morbidité. Toutefois, la radiothérapie abdominopelvienne ne doit se concevoir pour les cancers ovariens de stades Ic et II que comme une alternative à la chimiothérapie, sauf dans le cas des adénocarcinomes à composante séreuse de stade II ou de ceux à cellules claires de grade II et III ou de tumeurs indifférenciées. Enfin, pour les cancers de stade III, en l'absence de résidus macroscopiques, et après chimiothérapie par sels de platine, l'irradiation abdominale peut être une alternative à la chimiothérapie de consolidation, systémique ou intrapéritonéale. Trois arguments plaident en sa faveur, son déroulement bref dans le temps, sa bonne tolérance et sa faible toxicité, et son faible rapport coût-efficacité. Nous proposons alors une irradiation abdominopelvienne de 20 à 25 Cy délivrée en 3 semaines et ne dépassant pas 15 Gy dans les reins.

Summary

Purpose

In a retrospective analysis, our aim was to evaluate the immediate tolerance and the early and late complications of abdomino-pelvic radiotherapy in the Centre Alexis-Vautrin (France).

Patients and methods

From 1st January 1983 to 31st December 1993, 117 patients were treated at Centre Alexis Vautrin in Nancy for epithelial ovarian cancer by abdominal and/or pelvic irradiation after surgery. They were aged from 24 to 85 with a median of 56 years. There were ten patients with stage I (9 % ), 28 patients with stage II (24 % ), 60 patients with stage III (51 % ) and 19 patients with stage IV (16 % ) disease. Results of surgery were determined as follows: satisfactory with absence of tumoral residuum in 26 % cases (30 patients) and with residuum inferior to 20 mm in 46 % cases (52 patients); incomplete in 26 % cases (31 patients) either because of residuum superior to 20 mm and/or incomplete surgery; and not evaluable in 3 % cases (four patients). Seventy-seven patients were sent to the Centre for postoperative treatment (66 % patients of the series), 48 of them (62.4 % ) after non-satisfactory surgery, 29 after satisfactory surgery (37.6 % ). Chemotherapy was administered to only 104 patients (89 % cases), and contained platinum salts and cyclophosphamid for 87 % of these patients. Fourteen patients (12 % ) received a single irradiation dose after surgery: three in stage I, three with poor evaluation of the disease in the initial stage, three with medical contraindications to chemotherapy treatment, six with contraindications due to advanced age (?? Makes 15 ??). Histologically, 46 % of patients had a serous adenocarcinoma, 9 % a mucinous adenocarcinoma, 11 % an endometrioid adenocarcinoma, 2 % a clear cell adenocarcinoma, 1 % an undifferentiated adenocarcinoma, and 31 % an epithelial carcinoma without any other indication. The histological grade which was recently introduced was rarely indicated. Complementary radiotherapuetic treatment consisted of pelvic irradiation for 14 patients (12 % ), abdomino-pelvic irradiation for 63 patients (54 % ), and total abdominal irradiation with a pelvic boost for 40 patients (34 % ).

Results

The immediate tolerance to irradiation can be considered as globally satisfactory since 9 % of the patients (ten cases) had no problems and 64 % of the patients developed a minor intolerance easily controlled by symptomatic treatments. There were also digestive complications: nausea, vomiting and diarrhea for 66 % of the patients (50 cases); to a lesser extent, 20 % of the cases experienced associated digestive and hematological complications (15 patients); 9 % isolated hematological troubles such as anemia (seven patients); 4 % digestive complications (three patients) and 1 % hematological and urinary digestive troubles (one patient). Late irradiation sequelae were evaluated for 89 patients with a follow-up lasting from 4 months to 11 years. Sixty-six patients had no sequelae, eleven patients had minor tolerability problems —mainly digestive for more than half of them. Five patients presented severe complications, including hematological problems such as chronic thrombopenia in two cases, urinary problems in two other cases, and one patient presented with a case of histologically proven malabsorption. Two patients presented major problems: one case of radic cystitis and one of radic bowel. Two patients died of iatrogenic causes: one of induced leukemia, the other of treatment-induced digestive and renal complications. The overall survival rate was 30 % at 5 years and 22 % at 10 years. It was 90 % at 5 and 10 years for stage I patients, 60 % at 5 years and 30 % at 10 years for stage II patients, 22 % at 5 years and 18 % at 10 years for stage III patients, and finally 10 % at 5 years for stage IV patients.

Conclusion

In this retrospective analysis of 117 epithelial ovarian cancers, treated over 10 years and which all received pelvic and/or abdominal irradiation, we can conclude that this treatment is globally well tolerated and that it yields a low morbidity rate. However, present indications should be considered as an alternative to chemotherapy for stage Ic and stage II tumors except for serous stage II tumors and clear cells grade II–III tumors or for undifferentiated tumors. Lastly, for stage III tumors, in the absence of macroscopic residuum, and after platinum containing chemotherapy, abdominal irradiation can be an alternative to systemic or intraperitoneal consolidation chemotherapy. This is supported by three arguments, its short duration, its good tolerance and low toxicity, as well as its low cost-efficiency ratio. We propose an abdominal irradiation delivering 20 to 25 Gy in 3 weeks (maximum 15 Gy on kidneys).

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