L’objectif principal était d’évaluer l’apport de la filière « première crise » au CHU de Tours. L’objectif secondaire était d’apprécier l’apport d’un enregistrement EEG-vidéo prolongé de 3 h (EEG-p) pour le diagnostic syndromique.
Les patients adressés à la consultation « première crise » du CHRU de Tours de février 2014 à août 2015 étaient inclus. Les données démographiques et cliniques étaient recueillies ainsi que les résultats des EEG et/ou des imageries cérébrales disponibles. En cas de première crise confirmée sans diagnostic syndromique ou étiologique établi, une deuxième phase d’évaluation comprenant un EEG-p avec ou sans une IRM cérébrale adaptée était proposée. La rentabilité diagnostique était analysée à chacune de ces 2 étapes.
Un diagnostic positif a été porté chez 136 des 154 patients adressés (88 %). Le diagnostic d’épilepsie a pu être porté pour 41 patients (27 %). Sept patients avaient présenté des crises symptomatiques aiguës (3 %). Dix-sept patients (11 %) ont présenté une première crise non provoquée avec risque de récurrence faible. Dix-sept patients étaient épileptiques connus (11 %). Les 2 phases d’évaluation ont permis d’écarter une origine épileptique chez 54 patients (35 %). Pour 18 patients, le diagnostic restait incertain (12 %).
Les différentes cohortes issues d’une filière « première crise » sont hétérogènes en termes de critères d’inclusion, d’organisation des parcours de soin, d’accessibilité des patients aux spécialistes en épileptologie et/ou aux examens complémentaires. Nos résultats semblent cependant comparables. Ils suggèrent l’intérêt de proposer systématiquement un EEG-p devant une première crise isolée en cas de normalité du bilan de première intention.
Une consultation spécialisée semble primordiale pour le diagnostic positif, syndromique et étiologique d’une première crise. Si celle-si est confirmée, l’EEG-p doit être proposé en cas de normalité du bilan de première intention.