Notre hypothèse principale était que l’usure du PE pouvait être corrélée à l’élévation de la température à l’interface et donc à la cinématique coxofémorale.
Une étude sur simulateur avec 5 millions de cycles a été réalisée en testant 4 cupules PE UHMWPE (Initial™/Amplitude, Valence, France) et 2 cupules en PE HR (X3™/Stryker Kalamazoo Michigan, États-Unis). La température à l’interface était mesurée tous les 400 cycles et un relevé dimensionnel des implants était réalisé tous les millions de cycles.
La température moyenne était de 42 degrés pour les fréquences de 1 Hz et de 50° C pour 1,5 Hz, quel que soit le type de PE. Il existait une différence importante de rugosité entre le PE UHMWPE et HR sans influence sur les variations thermiques ou l’usure. La pénétration de la tête fémorale était entre 0 et 1 million de cycles en moyenne de 0,18 mm pour le PE HR et de 0,075 mm pour le PE UHMWPE. Entre 1 et 5 millions de cycles, la vitesse de pénétration était inférieure à 0,1 mm par million de cycles, sans supériorité du PE HR.
Notre étude a validé une augmentation significative de la température à l’interface prothétique en fonction de la fréquence. Elle n’a pas montré de corrélation entre les variations de températures et la dégradation du PE. Les contraintes en cisaillement étaient cependant sous évaluées car notre simulateur ne reproduisait pas les mouvements d’abduction et d’adduction. Notre hypothèse n’était pas validée car la déformation du PE n’était pas corrélée aux variations de température. Il n’existait pas de supériorité du PE HR. Notre étude pointe cependant les limites des études sur simulateurs en l’absence de normes sur le cyclage et le bain du simulateur.
Niveau III : étude prospective in vitro cas témoin ?