文摘
Dientamoeba fragilis est un protozoaire flagellé du gros intestin dont certains aspects épidémiologiques demeurent mal connus à ce jour. Afin d’évaluer sa prévalence au laboratoire de parasitologie du CHU Mustapha d’Alger et d’étudier ses caractéristiques épidémiologiques et diagnostiques, nous avons mené une étude prospective du 1<sup>ersup> janvier au 31 décembre 2012 sur une population de 2 603 sujets chez lesquels nous avons pratiqué un examen parasitologique des selles, avec une coloration permanente systématique par la méthode de trichrome de Gomori modifiée par Wheatley. Un « scotch test » anal, proposé systématiquement à tous les sujets, n’a pu être réalisé que chez 513 sujets l’ayant accepté. Dientamoeba fragilis a été retrouvé à 228 reprises soit une prévalence de 8,76% IC 95% [7,62%-9,78%], ce qui le place en deuxième position après Blastocystis sp., auquel il est d’ailleurs associé dans 51,31% des cas. Les signes cliniques les plus fréquemment retrouvés sont les flatulences/ballonnement, douleur abdominale et constipation. La relation entre Enterobius vermicularis et Dientamoeba fragilis a été étudiée chez 513 sujets et laisse supposer un lien entre ces deux parasites. L’examen direct seul a donné une fréquence de Dientamoeba fragilis de 4,65%, le trichrome de Wheatley l’a corrigée à 8,76%. Enfin le traitement n’a été efficace que dans 47,61%. Notre étude montre que Dientamoeba fragilis existe en Algérie, qu’il est assez fréquent, et suggère qu’il pourrait être à l’origine de troubles digestifs. Elle met en évidence la nécessité pour tous les laboratoires de coprologie parasitaire d’inclure la recherche de Dientamoeba fragilis dans sa pratique quotidienne, par une coloration permanente systématique.