Nous rapportons le cas d’un homme de 50 ans, sans antécédents, victime d’envenimation par piqûres d’abeilles (plus d’une centaine) au niveau du visage ; tête ; cou, thorax, membres supérieurs et pieds ce qui a provoqué chez lui un coma de 5 jours, survenu après un intervalle libre de 24 heures. Au réveil il a présenté une hémiplégie droite, une aphasie ainsi que des troubles gnosiques et praxiques. ARM cérébrale a montré un infarctus aigu capsulo-thalamique et temporopariétal gauche ; avec thrombose totale de l’artère carotide interne du même côté, ainsi qu’une lésion ischémique dans le territoire de l’artère cérébrale moyenne droite. Le bilan cardiovasculaire a objectivé l’atteinte de la carotide interne gauche sans autres lésions, par ailleurs ; les bilans biologiques notamment celui de thrombophilie étaient sans anomalies. Après la phase aiguë le patient a été confié en rééducation fonctionnelle ce qui a permis la régression du déficit moteur ; actuellement il garde des séquelles cognitivo-comportementales pour lesquelles il est toujours suivi.
Les piqûres d’abeilles entraînent deux types de réactions : anaphylactique et toxique dont les mécanismes sont très probablement intriqués, en sachant que leur venin lui-même contient des médiateurs à type d’histamine, leucotriène ; thromboxane et d’autres médiateurs vasoactifs ; qui seraient à l’origine de la survenue des accidents ischémiques et thrombotiques ainsi que d’autres complications neurologiques déjà rapportées.
La rareté de ce genre d’événements fait que la prise en charge n’est pas bien codifiée ; à l’heure actuelle elle reste purement symptomatique.