Cette série rétrospective de 14 patients inclut tous les cas de maladie de Behçet observés, chez des patients natifs des Comores, dans le service de médecine du centre hospitalier de Mayotte au cours de la période 1998–2009. Tous les patients sauf un répondaient aux critxe8;res internationaux de la maladie de Behçet.
Les 14 patients (dix hommes), appartenant à 13 familles différentes, présentaient les signes de la maladie de Behçet. Trois patients appartenaient à deux familles multiplex. Le délai diagnostic moyen était de 5,5 ± 5,1 ans. Le mode de présentation principal était un neuro-Behçet dans cinq cas, dont trois patients souffrant d’une atteinte progressive du tronc cérébral, une atteinte vasculaire dans trois cas, une panuvéite récidivante dans deux cas et une atteinte rhumatologique associée à une atteinte cutanéomuqueuse dans quatre cas. La recherche de l’antigxe8;ne HLA-B51, réalisée chez 13 patients, a toujours été négative. Tous nos patients ont été traités par la colchicine et la plupart d’entre eux ont reçu un traitement immunosuppresseur associant le plus souvent des glucocorticoïdes et de l’azathioprine. Au terme d’un suivi moyen de 43 mois, cinq patients avaient des séquelles sévxe8;res dont un est décédé d’un neuro-Behçet.
Dans les populations natives d’Afrique de l’Est, la maladie de Behçet pourrait être méconnue. Elle apparaît ici comme non associée à HLA-B51 et semble mettre souvent en jeu le pronostic vital et/ou entraîner d’importantes séquelles. Les médecins doivent être vigilants vis-à-vis de la possibilité d’une maladie de Behçet chez l’Africain, pour en raccourcir le délai diagnostique et en améliorer la prise en charge et le pronostic.