Onze cyclistes sains ont réalisé, sur bicyclette ergométrique, un exercice modéré (1 h à 55 % de puissance maximale aérobie) immédiatement suivi d’un exercice intense (contre la montre équivalent à 30 min à 75 % de puissance maximale aérobie). Les concentrations, corrigées selon les variations de volume plasmatique, d’endocannabinoxef;des [Anandamide (AEA) et 2-Arachidonylglycérol (2-AG)] plasmatiques, de BDNF et cortisol sériques, ont été mesurées au repos, après l’exercice modéré, après l’exercice intense et après 15 min de récupération.
Au repos, les concentrations de 2-AG et BDNF étaient corrélées positivement (r = 0,65 ; P < 0,05). Le 2-AG ne présentait pas de variation significative à l’exercice. Par contre, AEA et BDNF augmentaient lors de l’exercice modéré et de l’exercice intense (ANOVA, P < 0,05). L’augmentation d’AEA se poursuivait après 15 min de récupération (P < 0,01) alors que le BDNF revenait à sa valeur basale. A la fin de l’exercice intense et à 15 min de récupération, l’AEA était positivement corrélé au BDNF (r > 0,65 ; P < 0,05) et au cortisol (r > 0,83 ; P < 0,001).
Chez l’homme, l’exercice aigu induit une augmentation des niveaux plasmatiques d’AEA, mais pas de 2-AG. Cette augmentation d’AEA pourrait participer à l’augmentation de BDNF induite par l’exercice. Lors de la récupération, l’augmentation persistante d’AEA pourrait atténuer le retour brutal du BDNF à ses valeurs basales. Cette étude souligne une implication probable du système endocannabinoide dans l’effet positif de l’exercice sur la plasticité cérébrale.