文摘
Au cours de l’année 2009, deux événements modifièrent l’organisation du sport des personnes dites handicapées mentales et psychiques : d’abord la reconnaissance ministérielle des sportifs d’élite de la Fédération française du sport adapté (FFSA) comme athlètes de haut niveau, ensuite leur réintégration dans le mouvement paralympique. C’est dans un tel contexte que naissent en 2010 des structures d’entraînement appelées « pôles France » destinées aux athlètes de haut niveau de la FFSA. Cet article propose à partir d’une enquête ethnographique de mettre au jour les éventuels infléchissements ou transformations des parcours de vie et de l’identité que peut générer chez des sportifs, catégorisés comme déficients intellectuels, l’entrée dans une carrière de « sportif de haut niveau » et son déroulement. L’expérience de l’intensification, de l’amélioration et de la réussite compétitive de la pratique sportive conduit à l’expression d’une fierté sportive qui, en dehors du monde sportif, reste souvent discrète et concomitante du maintien d’une certaine stigmatisation. Pour la plupart des athlètes, leur expérience au sein du pôle France se traduit par une distanciation vis-à-vis du monde médico-social et par un désir d’inscription et de participation sur la longue durée au sein du sport adapté, démentant ainsi un supposé désir d’inclusion de leur part au sein du monde ordinaire.