Soixante et onze patients avec SEP (âge : 39,27 ± 9,77 ; 63 % femmes) ont été évalués à la marche en condition de simple et de double tâche (tâche de décompte), sur une distance de 10 mètres, avec un système de cameras optoélectroniques. La peur de chuter a été évaluée par un questionnaire d’auto-évaluation (FES-I).
La régression linéaire univariée montre une association significative entre la variabilité du temps du cycle en simple et double tâche et la peur de chuter (p < 0,001) ; dans le modèle multivarié (ajusté pour l’âge, le genre, les chutes antérieures, l’EDSS et la vitesse de marche), seule l’association entre la variabilité du temps du cycle en double tâche et la peur de chuter ressort significative (β : 0,42, [0,18 ;0,66], p = 0,001).
Ces résultats démontrent une association entre la peur de chuter et le contrôle de haut niveau de la marche évalué par la variabilité du temps du cycle. Cette association, qui ressort plus particulièrement en condition de double tâche, met en évidence le lien étroit entre la marche, la peur de chuter et le fonctionnement cognitif mis en jeu par la double tâche. Ces résultats offrent de nouvelles pistes pour la prise en charge des patients avec peur de chuter et variabilité de la marche.