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L’embolie pulmonaire (EP) est une pathologie fréquente, grave, multifactorielle, en l’absence de signe clinique pathognomonique, la démarche diagnostique repose sur l’évaluation de la probabilité clinique associée à la réalisation d’examens complémentaires.MéthodesNous avons mené une étude rétrospective de janvier 2013 à juin 2016, portant sur 30 patients suspectés d’EP avec D-dimères (+) et angioscanner (−), répartis en deux groupes : groupe (A) de11 patients avec scintigraphie pulmonaire de perfusion (+) et groupe (B) de19 patients avec scintigraphie pulmonaire de perfusion (−) ou (intermédiaire). La scintigraphie a été réalisée chez tout patient qui a gardé une symptomatologie respiratoire sans étiologie apparente. À noter que l’angioscanner disponible dans notre structure est à 16 barrettes. Le but de notre travail est d’évaluer l’apport de la scintigraphie pulmonaire chez des patients avec probabilité clinique intermédiaire ou forte (score de Wells) et un angioscanner (−).RésultatsSur 30 patients suspectés d’embolie pulmonaire chez qui l’angioscanner thoracique était non contributif, les résultats de la scintigraphie pulmonaire étaient les suivants : la moyenne d’âge est de 52 ans dans le groupe (A) et de 40 ans dans le groupe (B) avec une prédominance masculine dans les deux groupes, le sex-ratio H/F : 1,2 dans le groupe (A) et 1,1 dans le groupe (B). Les antécédents pathologiques du groupe (A) sont dominés par la BPCO (25 %), la neurobehçet chez un seul patient et ATCD d’embolie pulmonaire chez un seul patient. Les antécédents pathologiques chez le groupe (B) sont dominés par l’hypertension pulmonaire (10 %), BPCO (12 %), tuberculose pulmonaire chez 6 %, lupus chez 6 %, Behçet chez 10 %, cancer chez 3 % et chirurgie récente chez 3 % des patients. Les manifestations cliniques chez le groupe (A) sont dominés par la dyspnée (78 %) suivie par la douleur basithoracique (11 %) et l’hémoptysie (11 %). Dans le groupe (B) : la dyspnée (89 %), douleurs basithoraciques (48 %), hémoptysie (13 %). La prise en charge thérapeutique a été basée sur l’héparine à bas poids moléculaire avec relais par les antivitamines K. L’évolution a été favorable dans 93 % des cas et 7 % de cas de décès.ConclusionOn note à travers ce travail qu’une scintigraphie pulmonaire a un apport non négligeable dans le diagnostic de l’embolie pulmonaire quand on est devant l’association de la probabilité clinique intermédiaire est forte et l’absence de diagnostic alternatif plus probable.