Partant du registre REIN, nous avons mené une étude multicentrique sur 502 patients incidents en hémodialyse en Lorraine, entre 2009 et 2010. Ont été recueillies rétrospectivement jusque juin 2013 : la prescription d’anticoagulants oraux et antiagrégants plaquettaires, la survenue d’événements thrombotiques ou hémorragiques, la survie.
Il y a eu 550 événements durant le suivi, dont 454 événements thrombotiques et 96 événements hémorragiques. L’événement le plus fréquent était la thrombose d’abord vasculaire de dialyse. Par ailleurs, 60,8 % des patients étaient traités par AAP, et 29,5 % par AVK. Les patients présentaient plus d’hémorragies, et de thromboses dans le groupe AAP plus AVK. Les récidives d’événements étaient fréquentes. La survie brute était meilleure dans le groupe sans traitement, mais de manière non statistiquement significative.
Contrairement à ce qui était attendu, nous avons retrouvé un nombre important de thromboses comparées aux hémorragies, qui sont pourtant plus souvent décrites dans la littérature. Les patients sans traitement AAP ou AVK ont le moins de comorbidités, le moins d’événements hémorragiques et thrombotiques, et présentent le moins de décès. Il existe une différence de survie brute entre les patients traités par AVK seuls et les patients sans traitement. La poursuite de l’analyse des données de cette étude devrait permettre de dégager un rapport bénéfices/risques des traitements AAP et AVK dans leurs différentes utilisations.