Notre étude était rétrospective à propos de 7 cas recensés sur une période de 10 ans (2004–2014). Le diagnostic a été porté sur l’aspect clinique et histologique.
Notre série était composée de 5 femmes et 2 hommes. L’âge moyen était de 36 ans (extrêmes de 17 et 52 ans). La durée d’évolution variait entre 1 et 16 ans. L’aspect clinique était à type de multiples placards hyperpigmentés brunâtres atrophiques à limites nettes, sans sclérose ou inflammation cutanée chez tous nos patients. Les lésions siégeaient au niveau du tronc dans tous les cas, associées à une localisation au niveau des membres supérieurs dans 4 cas et aux membres inférieurs dans un cas. Il n’y avait pas de notion de sclérose associée à ou précédant l’apparition de l’atrophie. La biopsie cutanée a montré une atrophie de l’épiderme avec une hyperpigmentation de la basale, un infiltrat lymphocytaire périvasculaire. Les annexes cutanées étaient conservées. L’APP a été associée à la positivité des anticorps antinucléaires dans un cas (1/160 types homogène) sans signes cliniques ou biologiques orientant vers une connectivite. L’abstinence thérapeutique était préconisée chez 4 patients. La vitamine D locale et les dermocoticoïdes étaient prescrits dans 2 cas. Une crème cicatrisante était prescrite dans un cas. L’évolution était stationnaire dans tous les cas.
L’APP atteint généralement l’adulte jeune avec une prédominance féminine. Des cas congénitaux ont été décrits. La présentation clinique de nos patients est habituelle et faite d’une ou de plusieurs plaques d’emblée atrophiques et de couleur brune, violacée sans inflammation ni sclérose associée. L’APP se localise essentiellement au niveau du tronc et des membres inférieurs. L’évolution est lente sur plusieurs années. Ces lésions se stabilisent pendant 10 à 20 ans. Des régressions spontanées sont décrites. Sur le plan histologique, la biopsie cutanée emportant la peau saine et lésée montre une atrophie de l’épiderme avec une hyperpigmentation de la basale, un infiltrat lymphocytaire périvasculaire et une homogénéisation des faisceaux de collagène au niveau du derme profond. Les annexes cutanées et le réseau élastique restent conservés. L’étiopathogénie de l’atrophodermie reste sujet à controverse. De nombreux auteurs ont considéré l’atrophodermie comme une variante de morphée d’involution spontanée et d’emblée atrophique. D’autres ont incriminé Borrelia burgdorferi dans sa pathogenèse. L’association à une positivité des anticorps antinucléaires a été décrite auparavant dans une observation. Plusieurs traitements comme les antibiotiques, les antipaludéens de synthèse, les dermocorticoïdes, la photothérapie et le laser alexandrite Q-switché ont été utilisés avec une efficacité variable.
Il s’agit d’une grande série de patients présentant une APP. L’aspect clinique est habituel. Une association à une positivité des anticorps antinucléaires est possible. Le traitement est décevant.