Chez trois patients présentant ce type de lésions ouvertes, nous avons réalisé une technique originale de syndactylie osseuse commissurale enfouie par brochage interphalangien des bases de premières phalanges. Cette technique représentait le premier geste après le parage et permettait de restaurer d’emblée la longueur et l’axe du doigt lésé en s’appuyant sur le doigt sain adjacent. Nous avons utilisé dans deux cas une broche de 1,6 mm et dans le dernier cas deux broches de diamètre 1,6 et 1,2 mm afin d’éviter la rotation autour d’une seule broche.
La syndactylie osseuse a été la principale méthode d’ostéosynthèse dans un cas de forte comminution métaphysaire distale du métacarpien et a permis d’obtenir une consolidation sans trouble de rotation ou de longueur. Dans un second cas, elle a permis de préserver l’axe et la longueur du rayon digital durant la période d’attente de la chirurgie secondaire de greffe osseuse (deuxième temps de Masquelet). Enfin, chez notre dernier patient, elle a facilité l’ostéosynthèse métacarpienne et protégé la réparation du ligament collatéral radial de l’articulation métacarpophalangienne de l’index.
Au total, il s’agit donc d’une technique simple et facilitant l’ostéosynthèse dans ces fractures métaphyso-épiphysaires complexes, mais simplifiant également la rééducation ou la préparation d’une éventuelle chirurgie secondaire grâce à la position enfouie des broches qui permet de les laisser en place plusieurs semaines.
Nous l’avons enfin utilisée dans des cas de fractures diaphysaires métacarpiennes difficiles à réduire afin de contrôler temporairement axe et longueur du métacarpien le temps d’une ostéosynthèse difficile.