Nous avons décidé de conduire via le réseau MycoMed (réseau de mycobactériologistes français) une étude de cohorte entre janvier 2009 et décembre 2012 incluant tous les patients ayant une infection à MNT dans les centres participants. L’objectif principal était d’évaluer la survie et les facteurs pronostiques de ces infections en France. Les données cliniques, microbiologiques et la survie ont été recueillies.
Au total, 499 patients ont été inclus dans cette cohorte (56,9 % hommes, âge médian 63 ans). Parmi eux, 74 % avaient une maladie respiratoire chronique associée, et 17 % avaient une immunodépression systémique. Sur le plan radiologique, 17 % avaient une lésion cavitaire, 35 % une lésion nodulaire et 16 % un infiltrat. Les autres avaient une association de différents types de lésions. Les espèces principalement retrouvées étaient MAC (57,6 %, dont 52 % de M. avium et 45 % M. intracellulare), M. xenopi (18,6 %), M. kansasi (6,2 %) et M. abscessus (4,2 %). Dans 37 % des cas, le direct et les cultures étaient positifs. En termes de cultures, dans 63 % des cas, 2 prélèvements ou plus étaient positifs. Dans les autres cas, l’unique prélèvement était un lavage brocnho-alvéolaire ou une biopsie pulmonaire. La survie globale était de 52 mois en moyenne. Les principaux facteurs pronostiques étaient le traitement (HR = 0,44, p = 0,01), l’espèce (M. xenopi (HR = 2,25 ; p = 0,01), MAC HR = 0,54 ; p = 0,04) et la forme radiologique (nodule HR = 0,43, p = 0,02). En analyse multivariée, le seul facteur indépendant associé à un pronostic sombre était l’infection à M. xenopi.
Les 2 principales MNT responsables d’infection en France entre 2009 et 2012 étaient MAC et M. xenopi. L’infection à M. xenopi était associée à un mauvais pronostic contrairement à la forme nodulaire de l’infection à MAC.