Nous avons analysé les fiches de données de sécurité (FDS) des produits utilisés dans ce salon de coiffure. Des prélèvements atmosphériques de formaldéhyde ont été effectués en air ambiant à l’aide de pompes placées entre deux postes de coiffure, pendant une durée de 4 heures. Ces prélèvements ont été effectués en 2014, puis en 2015, après l’installation d’un système de ventilation mécanique contrôlée.
L’analyse des FDS montre la présence de formaldéhyde conforme à la réglementation relative aux produits cosmétiques (concentration < 0,02 %) dans le produit de lissage utilisé en 2014. Le produit utilisé en 2015 ne contient pas de formaldéhyde. Le prélèvement atmosphérique réalisé en 2014 en air ambiant montre une exposition à 40 μg/m3 de formaldéhyde. Celui réalisé en 2015, après l’installation d’une ventilation et en utilisant un produit de lissage sans formaldéhyde, retrouve la même concentration de 40 μg/m3.
Les concentrations de formaldéhyde sont peu élevées (6,5 % de la VME), et comprises entre les valeurs guides de qualité d’air intérieur de l’ANSES relatives au formaldéhyde (respectivement 10 et 50 μg/m3). La présence d’une concentration de formaldéhyde identique dans le deuxième prélèvement pose le problème d’autres sources émissives : libérateurs de formaldéhyde dégagés lors du lissage, sources environnementales, les produits d’entretien, le mobilier en aggloméré, etc. Les concentrations mesurées sont inférieures au seuil olfactif du formaldéhyde. Les symptômes décrits par les salariés sont plus probablement en rapport avec d’autres substances irritantes dégagées par la technique elle-même comme la thermodégradation des protéines présentes dans les fumées émises lors du lissage ou d’autres agents odorants et irritants respiratoires issus des shampoings et masques utilisés en complément du lissage.
Ce travail montre des concentrations atmosphériques de formaldéhyde identiques et peu élevées lors des deux lissages blésiliens, dont l’un réalisé dans des conditions moins exposantes. Les symptômes oculaires et respiratoires des salariés de ce salon de coiffure semblent être liés à d’autres agents irritants que le formaldéhyde.