Nous avons conduit une enquête transversale descriptive avec une étude des sites d’exposition, l’examen physique des sujets exposés, la réalisation d’investigations biologiques et les métrologies environnementales des HAP.
Les sujets exposés étaient au nombre de 27 avec 12 agents de l’entreprise, 9 agents de sécurité privés et 6 riverains. L’exposition a duré 5 jours avec un contact journalier variant de 8 heures à 24 heures. Les travailleurs ne disposaient pas de protecteurs respiratoires. Ce sont 18 personnes sur les 27 exposées qui ont effectué l’examen clinique. Les manifestations cliniques d’irritation suivantes ont été objectivées : rhinite (12/18 soit 66,6 %), toux et céphalées (10/18 soit 55,5 %), oropharyngite (8/18 soit 44,4 %) et irritation oculaire (7/18 soit 38,9 %). Au plan biologique, deux patients ont présenté une hypertransaminasémie. Les concentrations atmosphériques en benzo(a)pyrène (en mg/m3) ont varié de 0,29 à 0,38 sur un site ; sur l’autre site, les concentrations variaient de 0,52 à 2,28. Les niveaux étaient nuls au cinquième mois sur le premier site et un mois plus tard sur le deuxième site. Les expositions aiguës ont été considérées comme accidents du travail pour 12 travailleurs et en exposition accidentelle pour 6 habitants riverains du site. En Côte d’Ivoire, l’usage de la créosote n’est pas encadré par des textes spécifiques.
Face au risque, il faut sécuriser l’usage des bois traités à la créosote dans une stratégie globale de protection des salariés, des populations et de l’environnement.