Entre 2010 et 2015, 25 471 effets indésirables receveurs (EIR) d’enquête transfusionnelle terminée, déclarés dans l’application e-FIT, sont d’imputabilité forte (imputabilité probable ou certaine, 135,5 EIR/100 000 PSL) dont 34 décès (0,18/100 000 PSL). La plupart (92,3) sont non graves. Le diagnostic posé deux fois sur trois est une allo-immunisation isolée (72,3/100 000 PSL) ou une réaction fébrile non hémolytique (RFNH, 18,0/100 000 PSL) ; 64,4 % des EIR graves (grade de sévérité > 1) concernent une allergie ou un œdème pulmonaire de surcharge (TACO) (3,1 et 3,6/100 000 PSL respectivement pour les formes graves). Aucun oedème pulmonaire lésionnel (TRALI, 0,65/100 000 PSL) n’est déclaré d’imputabilité certaine (32,5 % des TRALI) suite à transfusion de plasma depuis 2010 ni de concentrés de plaquettes d’aphérèse depuis 2011. Les infections bactériennes (IBTT) et virales (77 % impliquant le VHE) représentent 0,33 EIR pour 100 000 PSL. Soixante-neuf incompatibilités immunologiques concernent le système ABO (0,37 EIR/100 000 PSL).
La tendance déclarative décroissante des EIR graves entre 2010–2015 (de 11,9 à 9,9/100 000 PSL) ne se reflète pas parmi les 37 % en lien avec la qualité et la sécurité des PSL (allergie, TRALI, IBTT, infections virales), d’occurrence stable sur la période (3,9/100 000 PSL). La tendance à la baisse des EIR graves en lien avec un non-respect des bonnes pratiques transfusionnelles (incompatibilité immunologique ABO, TACO) observée jusqu’en 2012 s’est inversée en 2013 et se stabilise depuis à 4,5/100 000 PSL, représentant plus de 40 % des EIR graves depuis 2013. Réduire l’occurrence des EIR en particulier évitables, tout en optimisant l’exhaustivité déclarative, reste d’actualité.