文摘
Depuis les temps anciens, la relation Homme–plantes occupe les ordres de la médecine et de la philosophie. Des premières tablettes de phytothérapie aux jardins d’Esculape, de ceux des cloîtres et bimaristans aux jardins cosmologiques d’Asie, des grands parcs publics aux institutions asilaires du xixe siècle, le jardin est proposé comme lieu de soin, vecteur du rétablissement de l’être humain. Si l’avènement de la technique et du médicament l’ont un temps relégué au niveau de « soin empirique », les progrès des neurosciences lui fournissent finalement une assise scientifique. Les premières théories évolutionnistes, celle de la Savane d’Orians, ou l’hypothèse de la biophilie de Wilson, sont relayées par la fameuse étude d’Ulrich en 1984 montrant l’influence positive d’une vue de la nature par la fenêtre sur la récupération de patients hospitalisés. Régulation du stress, niveau de stimulation et d’organisation, attention/fascination sont les mécanismes reconnus à l’origine de ces processus de restauration. Les capacités humaines à répondre de manière récupératrice à un environnement naturel sont reliées à des comportements ancrés relevant de processus d’adaptation à la sélection naturelle et à la survie. Indispensables au maintien de notre vitalité, ils agissent jusque dans les mécanismes de notre système immunitaire. L’hypothèse de phyto-résonance de Shepard, comme phénomène induisant des stratégies de restauration à tous les niveaux d’organisation de l’être humain, est issue de l’écologie. Elle confirme l’origine multidisciplinaire de l’hortithérapie et replace la relation Homme–plantes au centre de la discipline. L’approche phénoménologique en fait un art de l’hospitalité, de la relation humaine et du soin.