文摘
En France, un millier de corps non identifiés sont découverts chaque année, en contexte extrajudiciaire. En absence de demande des magistrats, ils seront inhumés sous X. Cette situation représente un enjeu éthique et social, et possiblement un problème judiciaire. En parallèle, chaque année, un millier de Français sont déclarés disparus et non retrouvés. La disparition non expliquée de leur proche constitue pour les familles un véritable tourment psychologique. Ce double constat soulève la question de la présence, parmi ces corps enterrés sous X, d’individus disparus, toujours recherchés par leur famille. Le recoupement de ces deux ensembles nécessite d’établir des corrélations entre les données post-mortem (PM) relevées lors de la procédure d’autopsie des corps et celles « ante-mortem » (AM) contenues dans le fichier des personnes recherchées. Nous proposons ici un modèle de fichiers PM et AM, conçus sur la base des fichiers DVI d’Interpol, et comparables manuellement et informatiquement. Les formulaires Interpol, qui ont démontré leur efficacité lors des dernières catastrophes de masse, sont ici simplifiés afin d’être utilisables au cours de la procédure d’autopsie classique et complétés par une section « examen anthropologique ». L’utilisation de ces formulaires, associée aux techniques classiques d’identification (dentaire, papillaire et génétique) et à l’anticipation de l’examen anthropologique, devrait permettre de rendre d’avantage de corps à leurs familles, permettant pour ces dernières un travail de deuil et de réparation psychologique.