À travers trois cas colligés au service de médecine du travail et de pathologies professionnelles du CHU Hédi Chaker de Sfax, nous discutons les difficultés de la prise en charge médicolégale du cancer du nasopharynx lié à l’exposition au formaldéhyde dans les blocs opératoires.
Nous rapportons trois cas de personnels de soins exerçant dans les blocs opératoires (deux instrumentistes et un anesthésiste) qui étaient atteints d’un cancer du nasopharynx. L’ancienneté au poste de travail était successivement de 28 ans, 20 ans et 25 ans. L’enquête professionnelle avait confirmé l’exposition au formaldéhyde lors de la préparation et la conservation des prélèvements biopsiques et lors de la désinfection et la stérilisation des matériels opératoires et du matériel d’intubation. Bien que les conditions d’utilisation et de stockage du formol n’étaient pas conformes aux principes de la prévention collective et individuelle, ces agents n’avaient pas bénéficié d’une reconnaissance au titre des maladies professionnelles en raison caractère limitatif de la liste des travaux figurant dans le tableau. La procédure judiciaire serait-elle un moyen efficace pour une indemnisation équitable ?
L’usage du formol dans les établissements de santé est révisé à la baisse, toutefois il doit être bien réglementé avec l’obligation de mise en place des moyens de prévention. Parallèlement, la révision du tableau de maladie professionnelle permettrait une meilleure gestion d’expositions antérieures.