Ont été inclus, tous les receveurs d’un rein issu d’un donneur âgé de 45 à 70 ans, prélevé d’au moins un organe en France métropolitaine entre mars 2012 et juin 2014, sans contre-indication au prélèvement cardiaque et présentant au moins un facteur de risque de maladie coronaire. Les données des donneurs et des receveurs ont été extraites à partir de la base de données CRISTAL. Les bi-greffes, les greffes multi-organes ainsi que les receveurs décédés dans les 8 jours post-greffes ont aussi été exclus.
Entre le 1er juin 2012 et le 30 juin 2014, 892 greffes rénales ont été réalisées à partir de 483 donneurs. Le pourcentage de RRFG était respectivement parmi les 410 greffes réalisées à partir des 222 donneurs ayant eu une coronarographie et les 482 greffes à partir des 261 donneurs sans coronarographie de 24,6 % et 26,2 % (p = 0,56). La clairance de la créatinine calculée à 1 an selon la formule MDRD était respectivement de 46,2 mL/min/1,73 m2 et de 46,7 mL/min/1,73 m2 pour ces deux groupes (p = 0,71). En analyse multivariée, il n’y a pas d’association significative entre la coronarographie du donneur et le RRFG (OR à 0,92 [0,64–1,32 ; p = 0,64]). Il existe une diminution du risque de survenue d’une RRFG lorsque le donneur a eu au moins un autre examen avec injection de contraste de iodé en plus de la coronarographie (OR à 0,59 [0,35–0,99 ; p = 0,045]).
La coronarographie avant greffe rénale chez le donneur en état de mort encéphalique ne semble pas augmenter le risque de survenue de RRFG ni altérer sa fonction à un an.
L’évaluation du greffon cardiaque chez un donneur en état de mort encéphalique par une coronarographie ne compromet pas la fonction à court et moyen termes des greffons rénaux.