À partir du codage de nos dossiers cliniques, nous avons répertorié tous les cas de néphropathie interstitielle dont le tableau clinico-biologique et l’histologie étaient compatibles avec ce diagnostic.
Trois patientes ont été retenues. Il s’agissait de trois femmes dont l’âge moyen au diagnostic était de 49,66 ans. L’insuffisance rénale était le symptôme initial pour deux patientes et une fièvre dans le troisième cas avec un délai d’apparition des signes oculaires entre deux semaines et trois mois. Il s’agissait d’une insuffisance rénale aiguë avec une créatinine moyenne de 512 μmol/L. Une protéinurie moyenne de 0,78 g/24 h associée à une leucocyturie aseptique chez tous les cas et absence d’hématurie. Il s’agissait à chaque fois d’uvéite antérieure aiguë. L’atteinte était bilatérale chez 1/3 patientes. La ponction-biopsie rénale a confirmé le diagnostic avec une néphropathie tubulo-interstitielle polymorphe diffuse et une immunofluorescence négative dans 3 cas. Une corticothérapie par voie orale (0,5 à 1 mg/kg par jour) a été débutée dès l’apparition des symptômes rénaux. Toutes les patientes ont eu un traitement initial local par corticoïdes pour l’uvéite. L’évolution a été favorable sous traitement avec uniquement une récidive d’uvéite traitée localement. Une récupération rénale complète a été observée dans 1/3 cas, une amélioration partielle chez 1/3 et une absence d’amélioration dans un cas (insuffisance rénale modérée).
L’incidence du NITU syndrome semble sous-estimée dans la littérature. En effet, des cas mineurs d’atteinte rénale peuvent exister chez des patients avec uvéite. Malgré une enquête étiologique négative dans la majorité des cas, une recherche de désordres immunologiques reste nécessaire.
L’exploration de la fonction rénale s’avère-t-elle nécessaire chez tout patient présentant une uvéite surtout s’il existe une altération de l’état général ?