L’analyse rétrospective a porté sur les dossiers de20 patients traités de 2011 à 2016 principalement dans le centre Léon-Bérard. Tous les patients souffraient d’une exophtalmie sévère définie par un score clinique d’activité supérieur ou égal à 3, établi en consultation spécialisée dans l’exophtalmie de Basedow de l’hôpital Wertheimer. Quatorze patients ont bénéficié d’une corticothérapie intraveineuse selon un protocole standard (500 mg hebdomadaires sur six semaines puis 250 mg hebdomadaires sur six semaines). La radiothérapie a délivré une dose totale de 20 Gy en dix séances de 2 Gy par deux faisceaux latéraux droit et gauche 6 MV dans un volume rétro-orbitaire. Trois patients ont été irradiés dans un seul œil devant une atteinte unilatérale avec modulation d’intensité.
L’efficacité était définie par un score clinique d’activité strictement inférieur à 2 ou par une diminution d’au moins deux points. Tous les patients ont été revus pour leur première consultation après l’irradiation entre 3 semaines et 7 mois avec un bilan ophtalmologique, 80 % des patients ont bénéficié d’une réponse complète au traitement. Six patients (30 %) ont souffert d’une toxicité aiguë de grade 1-2 (principalement des conjonctivites, dans cinq cas sur six). Aucune toxicité de grade 3-4 n’a été observée.
La radiothérapie orbitaire permet d’obtenir une efficacité dans 80 % des cas avec peu d’effets secondaires. C’est une excellente technique en cas d’échec de la corticothérapie ou en cas d’atteinte unilatérale.