Il s’agit de 3 enfants âgés respectivement de 2, 7, et 5 ans qui consultent pour cryptorchidie, bilatérale pour les deux premiers et unilatérale pour le dernier. Le diagnostic de syndrome de Beckwith-Wiedemann a été posé devant une macroglossie, hernie ombilicale et macrostomie présentes chez tous nos patients avec angiome facial qui s’ajoute pour le premier, un omphalocèle pour le deuxième et complété par une étude génétique chez le troisième. Une chirurgie d’abaissement testiculaire a été envisagée avec évolution défavorable et récidive de cryptorchidie chez le deuxième patient. Un bilan malformatif a été fait et n’a pas objectivé d’organomégalie.
Le diagnostic de syndrome de Beckwith-Wiedemann repose sur l’association d’au moins deux critères majeurs (macroglossie, macrosomie, anomalie de fermeture de la paroi abdominale et organomégalie) à un critère mineur (hypoglycémie, anomalies rénales, dépression auriculaire, tumeur embryonnaire, angiome facial, hémihyperplasie).
Il peut être sporadique ou se transmettre selon un mode autosomique dominant. Dans ce cas, l’anomalie serait secondaire à une dérégulation de l’expression des gènes de la région chromosomique 11p15.
La gravité de cette affection tient au risque de développement des tumeurs embryonnaires qui se voient dans 7,5 % des cas, et auquel s’ajoute le risque potentiel de malignité en cas de cryptorchidie. Ces tumeurs se développent en général au cours des six premières années de vie.
La prise en charge des patients présentant un SWB est multi-disciplinaire avec une surveillance clinico-biologique, échographique étroite et dépistage des tumeurs embryonnaires qui sera facilité par le génotypage.