Dans cette phase 3 multicentrique académique française, les patients étaient éligibles s’ils avaient un MPM jugé non résécable, histologiquement prouvé, un âge < 76 ans, s’ils étaient chimio-naïfs, de PS 0–2, sans antécédent récent de thrombose ou de saignement. Les patients ont été randomisés 1:1 entre pémétrexed 500 mg/m2, CDDP 75 mg/m2 à j1, avec (bras B) ou sans bévacizumab (bras A), 15 mg/kg, tous les 21 jours, à raison de 6 cures. Les patients du bras B recevaient du bévacizumab en maintenance jusqu’à progression ou toxicité inacceptable.
Au total, 448 patients ont été inclus (73 centres). Hommes : 75,4 % ; âge médian : 65,7 ans ; PS 0–1 : 96,7 %. La SG s’est avérée significativement plus longue dans le bras B, médiane : 18,8 mois vs 16,1 mois pour le bras A (HR aj. = 0,77, 95 % IC [0,62–0,95], p = 0,015). La survie sans progression (SSP) médiane était de 9,2 mois, dans le bras B vs 7,3 mois, dans le bras A (HR aj = 0,62, 95 % IC [0,51–0,75], p < 0,001). Les toxicités hématologique de G3/4 ne différaient pas significativement (49,6 % vs 47,3 %). Significativement plus de protéinuries de G3 (0,0 vs 3,1 %), d’hypertension artérielle de G3 (0,0 vs 23 %), d’accidents thrombotiques artériels de G3/4 (0,0 vs 2,7 %) ont été observés dans le bras B. La qualité de vie évaluée par deux scores (LCSS-meso, EORTC QLQ-C30) n’était pas altérée. Le taux de VEGF sérique s’est avéré constitué un facteur pronostique (HRaj = 1,39, 95 % IC [1,06–1,18], p = 0,0001), sans valeur prédictive.
L’addition du bévacizumab au doublet de pémétrexed/cisplatine allonge significativement la SG comme la SSP chez les patients avec MPM, avec un profil de toxicité acceptable, sans impact délétère sur la qualité de vie, ce qui fait de ce triplet le nouveau traitement de référence du mésothéliome.