La plainte douloureuse peut 锚tre analys茅e par le prisme de trois v茅cus en constante interaction : le v茅cu sensoriel, le v茅cu 茅motionnel et le v茅cu de la perte ou de handicap. En effet, l鈥檌nstallation d鈥檜ne douleur chronique vient perturber l鈥檋om茅ostasie globale en confrontant le sujet 脿 un v茅cu de perte r茅elle ou 脿 venir. La forte intensit茅 des exp茅riences sensorielles et 茅motionnelles est la plus rapport茅e spontan茅ment. Il n鈥檈n va pas de m锚me pour le v茅cu de handicap dont l鈥檈xpression et probablement l鈥檌ntensit茅 reste tr猫s variable d鈥檜n sujet 脿 l鈥檃utre. Notre premier entretien insiste donc sur le d茅cryptage de cette plainte comprise d鈥檜ne fa莽on plurielle, afin d鈥檈n appr茅cier au mieux la configuration subjective. Cette analyse permet alors au patient d鈥櫭﹙oquer le sens qu鈥檌l donne 脿 sa plainte et d鈥檈n pr茅ciser les attentes en termes de prise en charge. L鈥檈xp茅rience nous montre que, quelle que soit la pathologie organique en cause, la pr茅dominance d鈥檜n v茅cu de handicap sur les autres v茅cus n茅cessite une adaptation de la prise en charge. Il convient notamment d鈥櫭﹙iter toute escalade th茅rapeutique sur le plan m茅dicamenteux.
Dans notre exp茅rience, la plainte douloureuse ne se r茅sume pas syst茅matiquement 脿 l鈥檌ntrication entre une exp茅rience sensorielle et une exp茅rience 茅motionnelle. Le v茅cu de handicap est 茅galement 脿 茅valuer. Nous proposons de l鈥檈nvisager en termes de ressources cognitives et comportementales mobilisables pour faire face aux exp茅riences sensorielles et 茅motionnelles d茅sagr茅ables. Face 脿 une forte contribution de ce v茅cu 脿 la plainte douloureuse nous privil茅gions donc une approche cognitivo-comportementale (r茅adaptation) 脿 une approche plus humaniste (empathie, soutien psychologique).