Le comportement postural de patients parkinsoniens est altéré lors de tâches visuelles actives, c.-à-d. les patients tournent plus facilement l’ensemble de leur corps alors que les témoins tournent leur tête. Les patients n’ajustent pas leurs mécanismes posturaux, ils oscillent plus que les témoins. Dans cette nouvelle étude, nous avons vérifié si l’administration aiguë de lévodopa amène les patients à osciller plus que les témoins et analysé les conséquences de cette administration sur leurs mécanismes et coordination posturale.
Matériel et méthodes
Quatorze patients (65 ± 6 ans ; stade Hoehn et Yahr : 2 ± 0,5 ; score moteur UPDRS sans traitement : 27 ± 5) et 14 témoins ont réalisé trois tâches visuelles (3 essais par tâche, 32 s par essai) consistant à regarder un point fixe ou un point apparaissant alternativement à droite et à gauche à 80 d’angle visuel, à 0,125 Hz ou à 0,25 Hz sans et avec médication.
Résultats
Les parkinsoniens oscillaient plus que les témoins dans les trois tâches après administration de lévodopa. Le traitement n’améliorait pas leur coordination posturale mais leur permettait d’ajuster la force de leurs mécanismes minimalement pour éviter de tomber. Avant traitement, lors des tâches visuelles actives, les patients ne tournaient pas leur corps en bloc mais bougeaient surtout leurs yeux. Leur tronc oscillait latéralement plus que celui des témoins.
Discussion–conclusion
Nos résultats confirment nos hypothèses, surtout lors de la tâche visuelle la plus difficile avec traitement. Par rapport à nos résultats antérieurs sans traitement, les patients de cette nouvelle étude tournaient plus leurs yeux et donc moins leur corps probablement en lien avec une rigidité plus importante. Dans nos deux études, le bassin des patients était moins stable latéralement que celui des témoins, ce qui constitue un réel problème postural, non atténué par le traitement.