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Le traitement de l’acné par l’isotrétinoïne a révolutionné sa prise en charge. Elle permet d’éviter d’importantes séquelles cicatricielles notamment celles du visage, à l’origine d’un retentissement psycho-sociale notable. Cependant, son coût limite sa prescription en l’absence de couverture maladie universelle dans un pays à ressources limitées. Le coût de ce traitement est-il à la portée des patients burkinabé qui en ont besoin ? Cette étude avait pour objectif d’évaluer le coût direct médical pour le malade du traitement d’une acné par l’isotrétinoïne au Burkina Faso.Matériel et méthodesIl s’agit d’une analyse des dossiers de patients souffrant d’acné, traités par isotrétinoïne per os ayant consulté dans des structures sanitaires publiques et privés (confessionnelle et lucrative) de la ville de Ouagadougou, de 2012 à décembre 2015. Seuls les coûts directs médicaux ont été estimés (consultation, médicaments et examens paracliniques). L’analyse a été faite par calcul de moyenne sur logiciel Excel®.RésultatsVingt-six dossiers étaient analysés dont 14 du privé lucratif, 8 du public et 4 du privé confessionnel. Le coût médical total du traitement par isotrétinoïne s’élèvait à 9 348 500 FCFA (16 073,7 $) pour 26 patients, soit un coût médical moyen pour un traitement de 423 193 FCFA (727,5 $). Le coût des médicaments représentait 78 % du coût global, les examens paracliniques, 13 % et les consultations, 9 %. Le coût moyen des médicaments par malade s’élevait à 329 500 FCFA (566,57 $). Le montant moyen des consultations par malade était de 40 385 FCFA (69,37 $), variant de 12 500 FCFA (20,63 $) pour le secteur sanitaire public, 20 000 FCFA (34,39 $) pour le privé confessionnel et 62 143 FCFA (106,86 $) pour le privé lucratif. Le coût moyen des examens paracliniques était de 53 308 FCFA (91,66 $), respectivement 36 000 FCFA (61,90 $), 40 000 FCFA (68,69 $), et 67 000 FCFA (115,20 $) pour le public, le privé confessionnel et le privé lucratif.DiscussionSi le coût des médicaments est le même pour toutes les structures sanitaires (l’isotrétinoïne n’étant disponible qu’en officine privée), celui des consultations et des examens paracliniques sont plus élevés dans le secteur privé lucratif que dans le secteur public. Par ailleurs, tous les patients ayant consulté dans le privé lucratif étaient des travailleurs et disposaient d’une assurance maladie commerciale contrairement aux patients ayant consulté dans le secteur public qui n’étaient pas assurés, avec un revenu précaire.ConclusionPour la majorité de la population burkinabé, dont 46,7 % vivent avec un revenu annuel par habitant de 673 $, financer entièrement un traitement de 727,5 $ est très difficile.
