Les descriptions de l’organogenèse du tube digestif et de ses m&
eacute;sos reposent encore grandement sur des conceptions faisant intervenir des ph&
eacute;nomènes de rotation et d’accolement de l’anse intestinale primitive
[1]. Malgr&
eacute; des tentatives r&
eacute;p&
eacute;t&
eacute;es de remise en cause de ces th&
eacute;ories, venant d’auteurs accoutum&
eacute;s à la pathologie malformative 0010 and 0015, l’obstination de la litt&
eacute;rature m&
eacute;dicale à qualifier de « malrotation intestinale » les variations &
eacute;ventuellement pathogènes de la disposition m&
eacute;sent&
eacute;rique t&
eacute;moigne de la p&
eacute;rennit&
eacute; de leur impr&
eacute;gnation.
Le but de ce travail était d’étudier l’évolution séquentielle du mésogastre, du mésentère et du méso-côlon chez l’homme, afin de déterminer les facteurs conduisant à leur mise en place modale à la naissance.
Trente-quatre embryons et fœtus humains âgés de 4 à 22 semaines ont été étudiés, en microdissection, coupes macroscopiques et coupes sériées semi-fines.
Les résultats confirment chez l’homme les observations faites par Kluth et al. chez le rat, à savoir un gradient de croissance différentielle crânio-caudal du duodénum à l’intestin terminal, et permettent de décrire un croisement duodéno-colique en situation de restriction cavitaire qui déplace obligatoirement le côlon de gauche à droite en contournant la masse de l’intestin moyen, sans implication de rotation ni d’accolement d’aucune sorte.