Pour ce travail de recherche, nous nous sommes int&
eacute;ress&
eacute;s au comportement alimentaire des enfants porteurs d’un syndrome autistique. Nous avons tent&
eacute; d’en &
eacute;laborer un sens ou
du moins une lecture qui en permettrait une mise en sens. Nous avons interrog&
eacute; le lien possible entre l’&
eacute;tat psychique global de l’enfant autiste et son comportement alimentaire à travers deux hypothèses : (1) le fait de s’alimenter r&
eacute;veille chez l’enfant autiste des agonies primitives. Se nourrir est alors g&
eacute;n&
eacute;rateur et t&
eacute;moin de ses angoisses ; (2) grâce à des m&
eacute;canismes de d&
eacute;fense, celui-ci va tenter de les tenir à distance.
Méthode et patients
Des observations minutieuses ont été menées durant 4 mois sur 3 enfants autistes reçus en hôpital de Jour lors de temps de repas thérapeutiques et d’ateliers à médiation cuisine.
Résultats
Nous avons pu repérer chez ces 3 enfants le panel des différents mécanismes de défense propres à l’autisme ; identification adhésive, démantèlement, objets et formes autistiques, intimement imbriqués dans leur comportement alimentaire. Ainsi, nous avons vu ces enfants chacun à leur manière tenter de lutter contre l’angoisse. La nourriture par la diversité des textures qu’elle propose est apparue comme un matériel de choix. Toutefois, nous avons également pu noter des évolutions. Nous avons alors discuté du rôle et de la place que pouvait y tenir l’autre.
Conclusion
Les temps de repas peuvent devenir de véritables espaces thérapeutiques. Ils constituent des moments d’une grande valeur permettant de rendre compte de l’état psychique de l’enfant et de son évolution. L’autre peut alors y être un outil précieux, à condition de donner à ce temps la place qu’il mérite.