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Les traitements inhalés ont montré leur capacité à réduire la fréquence des exacerbations de BPCO dans les essais cliniques. Les erreurs de manipulation des systèmes d’inhalation qui ne sont pas prises en compte dans ces études peuvent réduire au minimum le bénéfice thérapeutique de ces traitements. Nous avons cherché à évaluer en vie réelle l’utilisation des dispositifs d’inhalation chez les patients BPCO et mesurer l’impact des erreurs sur la survenue d’exacerbations (Fig. 1).MéthodesAu total, 212 médecins généralistes et 50 pneumologues ont évalué l’utilisation de 3393 dispositifs utilisés dans le traitement continu de la BPCO chez 2935 patients. Un recueil standardisé de l’utilisation a été fait à l’aide d’une checklist établie pour chaque inhalateur à partir de la notice patient. Le recueil des données cliniques a permis d’étudier l’association entre la gravité des erreurs et la survenue d’exacerbations en ajustant sur les facteurs de confusions dans un modèle de régression logistique.RésultatsQuel que soit le dispositif utilisé, des erreurs sont retrouvées dans plus de 50 % des utilisations. Des erreurs critiques compromettant l’administration des médicaments ont été respectivement retrouvées dans 15,4, 21,2, 29,3, 43,8, 46,9 et 32,1 % des utilisations de Breezhaler® (n = 876), Diskus® (n = 452), Handihaler® (n = 598), spray (n = 422), Respimat® (n = 625) et Turbuhaler (n = 420). La proportion de patients consultant aux urgences ou hospitalisés pour exacerbation sévère de BPCO au cours des 3 derniers mois était de 3,3 % [IC 95 % : 2,0–4,5] en l’absence d’erreur et de 6,9 % [IC 95 % : 05,03 à 08,05] en présence d’erreur critique (après ajustement sur les facteurs de confusion odds ratio : 1,86 [IC 95 % : 1,14 à 3,04], p < 0,05).ConclusionLes erreurs d’utilisation des dispositifs inhalés en vie réelle sont largement sous-estimées et sont associées à une augmentation de la fréquence des exacerbations sévères. La formation à l’utilisation de l’inhalateur est une partie intégrante de la prise en charge de la BPCO.
