Trois techniques arthroscopiques ont été développées pour la réalisation du tunnel fémoral dans la chirru
gie du li
gament croisé antérieur (LCA) : la visée transtibiale, la technique de dehors en dedans et la visée antéro-médiale ; ces deux derni&e
grave;res étant les plus recommandées dans la littérature. L’objectif de cette étude était de mesurer la distance entre ces deux tunnels réalisés selon ces deux techniques avec une analyse de reproductibilité inter et intra-observateur.
Matériels et méthodes
Huit genoux frais de sujets anatomiques (4 droits et 4 gauches) ont été utilisés. Une résection arthroscopique du LCA par les deux voies d’abord antérieures standard a été effectuée à l’aide de couteau motorisé. La broche-guide pour le tunnel fémoral de dehors en dedans a été positionné à l’aide d’un viseur spécifique, genou fléchi à 90° sans dépasser la corticale dans l’échancrure. Une deuxième broche guide pour le tunnel fémoral a été positionnée par la voie antéro-médiale à l’aide d’un viseur décalé de 5 mm, genou fléchi à 120°. Nous avons ensuite fait franchir la corticale à la première broche. Puis, nous avons mesuré, à l’aide d’une règle arthroscopique intrduite par la voie antéro-latérale et genou fléchi à 90°, la distance entre les deux broches au niveau de l’échancrure. Cette mesure a été effectuée par deux observateurs indépendants, à 2 reprises afin d’évaluer la reproductibilité inter et intra-observateur.
Résultats
L’âge moyen des sujets était de 77,8 ± 4,9 ans. L’observateur 1 retrouvé une distance entre les deux broches de 5,7 ± 1,2 mm et l’observateur 2 de 5,8 + 0,6 mm en première lecture. En deuxième lecture, les distances mesurées étaient de 5,5 ± 0,5 mm et de 5,7 ± 0,7 respectivement.
Discussion
Cette étude anatomique montre une différence non significative entre le placement des 2 broches lors de la réalisation des tunnels fémoraux. Un des avantages de la voie antéro-médiale est la réalisation du tunnel fémoral en hyperflexion permettant de diminuer le risque d’effraction de la corticale postérieure fémorale. Une des contraintes de cette voie est la difficulté de visualisation du positionnement de la broche en hyperflexion, responsable d’un mauvais positionnement du tunnel fémoral.
Conclusion
Il n’y a pas de « gold standard » pour la réalisation des tunnels fémoraux pour la reconstruction du LCA. Chacune des deux techniques analysées présentent des avantages et inconvénients.