Le sepsis peut se définir comme une réponse inflammatoire systémique à une infection. Le choc septique en est la forme la plus grave et associe des défaillances viscéra
les. Il nécessite une hospitalisation en réanimation, où il est fréquemment rencontré. Parmi
les différents organes affectés lors du choc septique, on retrouve
le musc
le sque
lettique. L’augmentation de la protéolyse, la diminution de la synthèse protéique et la dysfonction mitochondria
le altèrent l’ensemb
le des cellu
les musculaires conduisant à une diminution de la masse musculaire et de la force spécifique du musc
le (indépendamment de sa masse)
[1]. L’atteinte musculaire intéresse éga
lement
le diaphragme, qui pourrait même être
le premier musc
le affecté lors d’un sepsis
[2]. L’échographie est un moyen simp
le, non invasif, non irradiant et faisab
le au lit du patient permettant d’évaluer
le diaphragme de façon répétée et qui possède une excel
lente sensibilité et spécificité comparée au «
gold standard » 0040 and 0045. À ce jour, aucune étude n’a évalué la fonction diaphragmatique par mesure échographique de la fraction d’épaississement (DTF) chez des patients en choc septique ou en sepsis sévère. L’objectif de cette étude est d’évaluer la fonction diaphragmatique par mesure échographique des patients en sepsis sévère ou en choc septique hospitalisés en réanimation et de déterminer la fréquence des dysfonctions diaphragmatiques.
Méthode
La mesure échographique est effectuée par des kinésithérapeutes au niveau de la zone d’apposition du diaphragme (ZOA) (Figure 1). La ZOA est la région où l’épaississement du diaphragme est le plus important et où le contenu abdominal est au contact de la partie inférieure de la cage thoracique (Figure 2). Le patient est position semi-allongée. La sonde échographique est placée dans un espace intercostal, selon un axe cranio-caudal, entre la ligne axillaire médiane et antérieure, sous le sinus costo-phrénique. Le diaphragme est identifié comme une structure hypoéchogène, comprise entre deux couches hyperéchogènes [5] : la plèvre (couche externe) et le péritoine (couche interne). L’épaisseur est mesurée en fin d’expiration et en fin d’inspiration. Le calcul de la DTF s’effectue selon l’expression suivante : DTF = [(épaisseur en fin d’inspiration–épaisseur en fin d’expiration)/épaisseur en fin d’expiration].
Conclusion
Le suivi de la fonction diaphragmatique par échographie chez les patients hospitalisés en réanimation pour un sepsis sévère ou un choc septique est un moyen non invasif et précis permettant de diagnostiquer une dysfonction du diaphragme. Utilisée par le kinésithérapeute, elle permet d’expliquer des sevrages difficiles et d’évaluer des interventions visant à améliorer la fonction du diaphragme.