La scintigraphie aux leucocytes radiomarqu&
eacute;s à l’exam&
eacute;tazime-99mTc (Ceretec
®-99mTc) est utilis&
eacute;e dans le cadre des &
eacute;tudes de foyers infectieux. Un contrôle de
viabilit&
eacute; des cellules radiomarqu&
eacute;es a &
eacute;t&
eacute; mis en place en suivant la « m&
eacute;thode manuelle par coloration d’exclusion » de la pharmacop&
eacute;e europ&
eacute;enne. Cet essai n&
eacute;cessitant l’observation au microscope d’un &
eacute;chantillon radioactif, la question de la radio-exposition du cristallin s’est pos&
eacute;e. Une &
eacute;tude a alors &
eacute;t&
eacute; r&
eacute;alis&
eacute;e en vue d’estimer et d’optimiser l’ensemble des doses reçues par l’op&
eacute;rateur, en particulier lors de l’&
eacute;tape de num&
eacute;ration sous microscope.
Matériels et méthode
La méthodologie de l’étude a été définie avec une Personne compétente en radioprotection. Le contrôle de viabilité a été décomposé en 4 étapes depuis le recueil de la solution mère de leucocytes radiomarqués jusque leur observation au microscope. À chaque étape, les activités manipulées ont été mesurées avec un activimètre CRC15®. Tout au long du processus, les principes fondamentaux de radioprotection (temps, écran, distance) ont été appliqués. Pour chaque contrôle (n = 10), une surveillance dosimétrique de l’opérateur a été menée par le port de dosimètres passifs et opérationnels (dosimétrie corps entier), et d’une bague thermoluminescente (dosimétrie extrémités). Pour le cristallin, en l’absence de dosimètre dédié, une estimation a été réalisée par des mesures à 25 cm avec un radiamètre Identifinder®. La prise en compte de la durée de chaque étape (de 30 à 150 s) a permis de passer des débits de doses mesurées (μSv/h) aux doses reçues (μSv). Ces mesures estiment également la dose corps entier.
Résultats et discussion
Les activités manipulées ont été très basses : de 25 MBq en moyenne pour la solution mère à 0,025 MBq pour la solution observée au microscope. Quant aux mesures de surveillance dosimétrique corps entier et extrémités, elles n’ont pas atteint les seuils de détection des appareils et sont donc bien inférieures aux limites réglementaires (20 mSv/an pour le corps entier, 500 mSv/an pour les extrémités). L’utilisation d’écrans adaptés (pot, paravent et valisette plombés) ainsi que l’éloignement de la solution mère restante dès la fin de son utilisation a permis de diminuer les doses cristallin (et corps entier) de 12 à 3 nSv (de 0,012 μSv à 0,003 μSv) pour chaque contrôle. L’exposition restante correspond essentiellement à l’étape d’observation sous microscope qui est la plus longue (2 nSv/150 s). Bien que la Commission Internationale de Protection radiologique (CIPR) propose de diminuer la limite réglementaire de la dose au cristallin de 150 à 20 mSv/an, l’exposition de quelques nSv/contrôle n’augmente pas le risque de cataracte radio-induite.
Conclusion
L’étude dosimétrique du contrôle de viabilité des leucocytes radiomarqués a permis de vérifier que l’exposition de l’opérateur aux rayonnements ionisants est très inférieure aux limites réglementaires et, en particulier, au niveau du cristallin. Elle a également contribué à améliorer sa radioprotection lors de la réalisation de ce contrôle.