Résumé
ObjectifsRapporter l’expérience de l’utilisation du rituximab (RTX) dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) chez des patients avec un antécédent de sepsis sévère ou d’infections bactériennes récurrentes.Patients et méthodes
Étude rétrospective observationnelle réalisée sur cinq services de rhumatologie ayant l’expérience des biothérapies. Les critères d’inclusion correspondaient à des PR avec un antécédent de sepsis sévère ou d’infections récurrentes (nécessitant hospitalisation ou antibiothérapie par voie intraveineuse) et contre indiquant l’initiation ou la poursuite d’un agent anti-TNFα.
Résultats
Parmi 161 PR traitées par RTX sur ces cinq centres, 30 cas répondaient aux critères d’inclusion : 23 femmes, sept hommes, âge moyen de 58,4 ± 11,8 ans, durée d’évolution de 11,4 ± 13,9 ans, facteurs rhumatoïdes présents dans 22 cas, utilisation antérieure des anti-TNFα dans 21 cas (un anti-TNF : n = 15 ; deux anti-TNF : n = 5 ; trois anti-TNF : n = 1). L’antécédent infectieux correspondait à une septicémie (n = 2), bronchopneumopathie ou abcès pulmonaire (n = 12), sepsis sur prothèse (n = 3), arthrite septique (n = 3), endocardite (n = 1), pyélonéphrite (n = 2), ostéite (n = 4), infections cutanées variées (érysipèle, cellulite, abcès cutané) (n = 6). Ces infections sont survenues sous anti-TNFα dans 21 cas et sans anti-TNF pour les autres. Lors du traitement par RTX, tous les patients avaient une corticothérapie quotidienne à une dose moyenne de 12 ± 7,9 mg. Les patients ont reçu un cycle de RTX dans 13 cas, deux cycles dans sept cas et trois cycles ou plus dans dix cas. Le délai moyen entre l’épisode infectieux et la première perfusion de RTX était de 20,1 ± 18,7 mois. Avec un recul de 19,3 ± 7,4 mois depuis le premier RTX, six patients (20 % ) ont présenté une nouvelle infection après avoir reçu le RTX. Le taux des immunoglobulines après les cycles de RTX étaient dans les valeurs normales.
Conclusion
Cette série de patients avec un antécédent d’infections bactériennes sévères ou récurrentes montre une tolérance au RTX satisfaisante dans 80 % des cas. En pratique courante, l’administration de RTX semble bien tolérée sur le plan de la récidive des complications infectieuses. Une analyse à plus long terme est cependant nécessaire.