Les arboviroses représentent une part importante des émergences, à la faveur de la déforestation, l’urbanisation et la globalisation des échanges. L’émergence du virus Zika depuis les épidémies de Polynésie française (2013-2014) et du Brésil (2015) illustre les défis rencontrés pour la surveillance de ces maladies.
Méthode
Dans un contexte de nombreuses inconnues et de limitation des outils du diagnostic, la surveillance épidémiologique devait permettre de détecter rapidement l’apparition de la maladie, décrire sa dynamique dans la population, documenter les modes de transmission et caractériser ses complications.
Résultats
Le virus Zika, transmis par des moustiques du genre Aedes, était considéré bénin jusqu’à la description de Guillain Barré en Polynésie française et de microcéphalies au Brésil. Face à cette gravité inattendue, les stratégies de surveillance ont du rapidement évoluer. Elles ont par exemple participé à la confirmation de ces complications et permis la mise en évidence d’une transmission sexuelle.
Commentaires
Le risque de transmission du Zika par les produits d’origine humaine a été pris en compte par analogie avec les autres flavivirus. Il a initialement concerné les donneurs exposés aux moustiques en zone de circulation du virus. Dès la confirmation de transmission par voie sexuelle et la documentation d’une durée d’excrétion dans le sperme d’au moins 3 mois, des estimations du risque de contamination à partir de donneur exposé par seule voie sexuelle ont été conduites, menant à de nouvelles recommandations. Dans le même temps, les données acquises par le dépistage des donneurs contribuaient aux analyses de risque.