Les infections ostéo-articulaires pédiatriques (IOAP) en France, bien que rares (22/10
6 en 2008), peuvent entraîner troubles de croissance et séquelles articulaires. Des études récentes suggèrent l’efficacité d’un traitement intraveineux court (2–5 jours), autorisant une sortie d’autant plus rapide qu’elle a lieu majoritairement au domicile (93 % en 2008). L’objectif était d’étudier les facteurs associés aux hospitalisations longues (> 5 j) pour les IOAP, à partir de la base
PMSI 2013.
Méthodes
Les séjours d’enfants (< 15 ans) avec IOAP hématogènes ont été sélectionnés à l’aide d’un algorithme PMSI combinant des codes diagnostiques et des actes spécifiques, précédemment validé. L’étude descriptive et analytique des IOAP a été menée avec mesure des facteurs patients et établissement associés à des séjours > 5 j, par régression logistique.
Résultats
Une IOAP était retrouvée chez 2717 patients. L’incidence nationale était de 22/106, plus élevée chez les garçons (26/106) et les enfants de 1 an (80/106). Les arthrites représentaient 50 % des cas et les ostéomyélites 46 %. Un microorganisme était codé pour 28 % des séjours (50 % Staphylococci) et une comorbidité pour 4 % des séjours. La moitié des patients (49 %) était hospitalisée plus de 5 jours, sans différence en termes de réhospitalisation. Les caractéristiques patient associées à un séjour long étaient : nourrisson (< 1 an), bactérie (OR [IC 95 %] = 4,7 [3,0-7,3]) et drépanocytose (6,8 [2,8-16,6]). Comparativement aux arthrites, une spondylodiscite était associée plus fréquemment à un séjour > 5 j (2,2 [1,4-3,4]), alors qu’aucune différence n’était observée avec les ostéomyélites (0,9 [0,8-1,1]). Comparativement au CHRU, une hospitalisation en CH était associée plus fréquemment à un séjour > 5 j (1,6 [1,4-1,9]).
Conclusion
Cette étude montrait une prévalence inchangée d’IOAP en France. Cependant, la moitié des séjours hospitaliers étaient plus longs qu’attendu au regard des études récentes en faveur de durées raccourcies de traitement hospitalier. Un effort d’information doit être fourni pour améliorer la connaissance et l’utilisation des traitements courts.