Nous présentons dans cet article l’évolution
des critères diagnostiques du DSM-5 pour le trouble
de personnalité schizotypique qui est inclus à la fois dans les troubles
de personnalité et dans le nouveau spectre schizophrénique. Les différentes interprétations (catégorielle versus pleinement dimensionnelle)
de vécus assimilés à la psychose renvoient à
des enjeux importants pour les approches contemporaines
de la santé mentale. Un
des nœuds du problème semble être le développement
des notions paradoxales
de schizotypie « saine », « bénigne », voire « joyeuse ». Nous réfléchissons sur l’option prise
de privilégier l’approche dimensionnelle, en la mettant en parallèle avec la nosographie psychanalytique structurale française, en particulier avec la définition par Bergeret du caractère schizophrénique et les suppléances dans la clinique psychanalytique structurale lacanienne.
Méthode
Nous passons en revue les points communs entre ces modèles à partir d’une étude comparative de publications anglo-saxonnes récentes dans le champ de la schizotypie et de travaux de clinique psychanalytique français.
Résultats
Les deux modèles jadis opposés se sont considérablement rapprochés avec l’acceptation dans le DSM-5 d’un point de vue dimensionnel, affirmant l’existence d’un continuum normal/pathologique en matière de fonctionnement et de traits de la personnalité.
Discussion
Le DSM-5 ne peut plus se prévaloir d’être a-théorique. L’APA affirme d’ailleurs s’appuyer sur la théorie factorielle du Big Five pour définir domaine et traits de personnalité. Mais l’APA omet de mentionner l’influence implicite des travaux de Kernberg.
Conclusion
Les auteurs proposent une approche plus intégrative, en considérant les mécanismes intrapsychiques sous-tendant le fonctionnement même de la personnalité et son expression symptomatique.