Nous avons r&
eacute;alis&
eacute; un d&
eacute;pistage des TMS MS chez les employ&
eacute;s d’Orange en r&
eacute;gion centre Est entre octobre 2014 et janvier 2015 au cours des visites m&
eacute;dicales p&
eacute;riodiques et occasionnelles. L’examen clinique a &
eacute;t&
eacute; fait selon le protocole europ&
eacute;en standardis&
eacute; SALTSA. L’originalit&
eacute; de l’&
eacute;tude r&
eacute;side dans le fait que les r&
eacute;sultats de SALTSA ont &
eacute;t&
eacute; coupl&
eacute;s au questionnaire EVREST qui permet d’&
eacute;valuer l’organisation du travail, son ressenti, la charge physique, les expositions aux contraintes ainsi que la mode de vie. Les personnels ont &
eacute;t&
eacute; class&
eacute;s selon 13 types de m&
eacute;tiers regroup&
eacute;s en trois groupes : techniciens, travail sur &
eacute;cran et travail diversifi&
eacute;.
Sur 1087 consultations, 458 salariés (42 %) présentaient 672 localisations (1,47 localisations par personne). L’âge moyen est de 49,2 ans. La répartition anatomique est la suivante : cou/haut du dos 41 %, épaules/bras 27 %, coudes/avant-bras 13 %, et poignets/mains 16 %. Les femmes présentent plus de TMS MS et de localisations multiples que les hommes. La répartition des lésions est différente entre techniciens et personnels employés sur écran. Ces derniers sont plus souvent atteints au niveau du cou/haut du dos (44 %) alors que les techniciens sont plus affectés au niveau des épaules (32 %). Les lésions présentent des critères de gravité du fait de la fréquence des lésions multiples et d’une évolution subchronique dans 70 % des cas. Quarante-deux pour cent des salariés atteints font le lien avec leur travail, en particulier lorsque les lésions sont multiples. Nous avons étudié les différences de répartition des réponses aux items du questionnaire EVREST selon la présence ou pas de TMS MS. Les facteurs suivants présentaient un effet significatif :
– facteurs organisationnels existence d’un trajet domicile/travail long ou pénible, conduite automobile prolongée, réduction ou suppression des pauses, contrainte visuelle, pression temporelle, interruption fréquente de la tâche lorsqu’elle est vécue négativement, contact avec le public, gêne sonore ;
– facteurs biomécaniques : postures contraignantes, gestes répétitifs, froid intense ;
– facteurs psychosociaux : travail ne permettant pas d’apprendre des choses, peu varié, manque d’autonomie décisionnelle, sentiment de ne pas pouvoir faire un travail de qualité, de ne pas être reconnu dans son travail, pression psychologique.
Notre étude retrouve les éléments de la littérature de façon remarquable à l’exception du soutien social. Elle montre le caractère multifactoriel des TMS MS, souligne l’intérêt d’explorer les facteurs de risques psychosociaux et permet d’envisager une prévention plus cohérente dans la prise en compte de l’ensemble de ces facteurs.