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L’anémie affecte la majorité des patients atteints de cancer du poumon et peut influencer leur prise en charge. D’où l’intérêt de son diagnostic. Le but de notre étude est de rechercher une éventuelle corrélation entre la présence d’une anémie et la réponse à la chimiothérapie des patients porteurs de cancer bronchique primitif de stade IV.MéthodesIl s’agit d’une étude rétrospective intéressant les patients traités par chimiothérapie pour cancer bronchique primitif non à petites cellules stade IV, au service de pneumologie du CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie) entre janvier et décembre 2014. Le taux d’hémoglobine (Hb) a été analysé pour tous les patients avant de débuter la chimiothérapie. L’anémie est définie par un taux d’hémoglobine (Hb) < 12 g/dl. Deux groupes de patients ont été individualisés : le groupe 1 incluant les patients ayant une anémie (51,7 %des cas) et le groupe 2 incluant les patients ayant un taux d’Hb > 12 g/dl (48,3 % des cas). La réponse à la chimiothérapie a été évaluée après 3 cures de chimiothérapie.RésultatsAu total, 58 patients ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen des patients était 61 ans. Dans le groupe 1, les différents types histologiques étaient les adénocarcinomes (35 % des cas), les carcinomes épidermoïdes (28,7 % des cas) et les carcinomes à grandes cellules (4 % des cas). Dans le groupe 2, les adénocarcinomes ont touché 41 % des patients, les carcinomes épidermoïdes 31 % et les carcinomes à grandes cellules 8 %. Quarante-huit pour cent des patients ont reçu une chimiothérapie par cisplatine/vinorelbine et 26,4 % des patients ont reçu une bithérapie par cisplatine/gemcitabine. Pour les patients du groupe 1, aucun malade n’a présenté une réponse complète à la chimiothérapie et 15 patients (50 %) ont présenté une poursuite évolutive après trois cures de chimiothérapie. Dans le groupe 2, deux patients (7 %) ont répondu complètement au traitement, 10 patients (35,7 %) ont répondu partiellement et 11 patients (39,2 %) ont présenté une poursuite évolutive. Une relation statistiquement significative était trouvée entre la présence d’anémie et la réponse à la chimiothérapie (p = 0,01). La survie moyenne était de 8,5 mois dans le groupe 1 et de 10,3 mois dans le groupe 2, cette différence était statistiquement significative (p = 0,04).ConclusionL’anémie est fréquente chez les patients porteurs du cancer bronchique. Elle représente un facteur causal majeur de développement de l’hypoxie tumorale d’une progression tumorale et donc de mauvais pronostic.
