Les projets d’actions collectives de prévention : des espaces de « dispute professionnelle » ?

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• 作者：C&eacute ; dric Gouvenelle¹ ; ^{cedric.gouvenelle@aipst18.com" class="auth_mail" title="E-mail the corresponding author} ; G&eacute ; raldine Rix-Li&egrave ; vre² ; Fabien Coutarel² ; Florence Thorin³
• 关键词：Pluridisciplinarit&eacute ; SIST ; Dispute professionnelle ; Collectif de travail ; D&eacute ; bats inter-m&eacute ; tiers
• 刊名：Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement
• 出版年：2016
• 出版时间：June 2016
• 年：2016
• 卷：77
• 期：3
• 页码：465
• 全文大小：191 K

文摘

Depuis 2002, la loi impose la pluridisciplinarité au sein des services interprofessionnels de santé au travail (SIST). Cette prescription n’est pas sans poser de difficultés (Debuc, 2015) notamment dans une période marquée par un déficit numérique de médecins du travail. Malgré une volonté politique affichée au sein de l’Association interentreprises de prévention et santé au travail du cher (AIPST 18), la mise en œuvre de projets d’actions collectives de prévention efficientes ne se décrète pas. L’activité des personnels issus de différents corps de métiers s’en trouve transformée. Si cette mutation peut être subie, il s’agit dans ce travail d’envisager les leviers et freins à la constitution d’un réel collectif de travail interdisciplinaire offrant des opportunités de développement professionnel pour chacun. Selon Clot (2008), ce développement professionnel peut être supporté par des débats sur le travail, des débats inter-métiers dans notre cas : la dispute professionnelle.

La recherche consiste à étudier dans quelle mesure certains groupes de travail mis en place par l’AIPST 18 constituent des espaces de débats sur le métier. Ceux-ci réunissent les membres des équipes pluridisciplinaires afin de développer des projets d’actions collectives de prévention en santé au travail à destination des adhérents.

L’observation participante au sein de l’AIPST 18 nous permet de mettre en évidence que les travaux de ces groupes ouvrent des espaces de dispute professionnelle et supposent pour chacun des acteurs d’argumenter face aux autres pour convaincre. Durant ces travaux émergent des « mises en visibilité du quotidien du travail de chacun des corps de métier, des partages de savoir-faire pour réussir » (Clot, 2008), mais aussi, l’acceptation de compromis, pour faire aboutir la mission commune. L’élaboration de nouvelles règles de métier est précisément ce que Caroly (2010) présente comme une condition à l’existence d’un collectif de travail. Ces interactions sont pour les équipes pluridisciplinaires, au delà du travail, des occasions de développement professionnel.

Dans la mesure où la dispute professionnelle émerge dans certains groupes de travail ou à certains moments dans leur fonctionnement, il devient essentiel de comprendre les conditions qui favorisent son émergence. Dans ce sens, ce travail doit se poursuivre en interrogeant les dynamiques des asymétries cognitives et institutionnelles (Rix-lièvre, 2010) qui s’érigent en levier ou au contraire en obstacle à ces débats sur le métier.

Ainsi, dans une logique transformative de l’activité, cette recherche aboutira à proposer des recommandations pour une aide à la prise de décision concernant les évolutions des organisations du service de santé au travail.